Dans un premier temps, Catherine nous a fait un bilan de la situation à partir de témoignages reçus au sein de l’association mais aussi à partir de la thèse d’Anne Bertoliatti-Fontana.
Notre métier est une vocation, mais plus un sacerdoce, il peut être source de grand bonheur comme de souffrance, et représente une part non négligeable de nos vies ! A côté, nous souhaitons avoir du temps et de la disponibilité intellectuelle et émotionnelle pour des activités de femmes et d’hommes comme les autres… Aussi bien pour une vie de famille et nos amis, que pour nos loisirs…
Arriver à articuler vie privée et vie professionnelle de façon satisfaisante est source de stress et un besoin très important pour nombre d’entre nous. Il est important de souligner ici que cette problématique est valable quelque soit le pays, l’âge ou le secteur d’activité. Les enjeux de cette questions sont donc très importants, tant à l’échelle collective qu’individuelle.
Les difficultés qui ressortent le plus souvent et leurs causes ont été évoquées, ainsi qu’un certain nombre de leviers sur lesquels agir ; tant d’un point de vue sociétal que d’un point de vue individuel.
« Modernisons nous, réfléchissons vite et bien comme nous savons le faire au diagnostic de la maladie vétérinaire aujourd’hui.
Pourquoi les jeunes semblent fuir, d’après les moins jeunes?
Pourquoi les moins jeunes manipulent et exploitent, d’après les plus jeunes?
Nous devons tous travailler ensemble, pour notre bien avant tout, et celui de nos clients ensuite.
Ne perdons pas ça de vue. »
Les échanges qui ont suivi ont été riches ; riches d’enseignement mais aussi riches en émotions, en partage d’intimité, de souffrances et de forces ! Il nous est difficile de les résumer, et il nous faut respecter la confiance et la confidentialité qui s’est petit à petit créée au sein du groupe. J’ai volontairement retiré les « sujets » et les informations de genre.
Un premier témoignage … après un burn out, a choisi une reconversion, passant de la rurale à la canine avec changement de structure : temps partiel, moins de gardes. Mais aussi et surtout a pris un coach et gère son planning avec des « cases à soi » !!!
Premier jour de retraite ; a fait plusieurs épisodes dépressifs, a vécu de l’intérieur les difficultés de notre profession et est remonté … Au moment de la chute, ce sont les clients qui l’ont aidé à repartir … en milieu rural, avoir des clients qui nous aident, ça permet de recommencer à travailler plus rapidement 🙂
Partager, s’exprimer, se montrer dans ce qu’on vit réellement, et on se rend compte que les gens ne sont pas indifférents, nous soutiennent …
Expérience très bénéfique il y a 15 ans : pour se sortir du milieu véto rural qui prenait tout son temps … s’est inscrit au conservatoire, et depuis 15 ans, la musique lui apporte beaucoup et lui permets de côtoyer des personnes avec d’autres préoccupations, d’autres vies et d’autres envies …
A l’impression que ceux qui sont présents avec nous ce midi sont sensibilisés, ont vécu burn out, dépression… ce qui est aussi son cas … couple de vétérinaires, ont eu des moments compliqués …
On ne se rend pas compte des capacités qu’on peut avoir en tant que vétérinaire, de notre polyvalence … et du coup on a une vision dégradée de ce qu’on est, surtout quand on est jeunes. A côtoyé beaucoup de vétérinaires très individualistes. Beaucoup utilisent les jeunes arrivés pour faire les gardes, à l’époque pas de convention, donc mal payés … et sentiment d’avoir été abusés …
Salarié ne se rend pas compte de ce qu’il y a comme charges et de ce que ça implique en responsabilité …
Libéral découvre les difficultés financières, l’obligation de soin, l’impression de ne pas avoir d’échappatoire …
A fermé, et réalisation que la clientèle quand on est sincère et qu’on montre la réalité, est très attachée et reconnaissante …
ça a été très difficile un grand sacrifice mais quel soulagement, et beaucoup plus de bonheur au quotidien. Nouvelles expériences, mais la pratique qui lui manque.
Partir de ses besoins
A l’impossible nul n’est tenu
relationnel / prend une grosse part du travail. Tous les vétérinaires en devenir n’en sont pas conscients et n’aiment pas forcément ça …
Dans ce métier qui donne beaucoup de choix et de possibilités, nous avons tous beaucoup de compétences et nous prenons beaucoup de choses et nous devons apprendre à faire des choix.
Nous évoluons avec le temps et la vie qui change autour de nous,
prendre conscience de nos compétences, de notre adaptabilité,
oser se faire confiance, avoir confiance.
le collège vétérinaire du grand duché du luxembourg travaille au bien être vétérinaire.
A choisi de faire l’ENSV et le contexte est très différent, l’accompagnement est très présent et rassurant, effet collectif avec liste de personnes qui sont prêts à répondre sur tout … les collègues ingénieurs, à l’école avaient des cours sur comment gérer une entreprise.
Vétérinaire c’est une formation et il ne faut pas se brider sur les possibilités qu’on aura après !
Le Replay du déjeuner